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Article posté sur mes réseaux le 3 décembre 2023
L’un d’entre vous a mis en commentaires de mon post précédent cette conférence du professeur Musolino, invité par l’université de Genève à donner son point de vue sur l’âme, dont il nie totalement l’existence.
Remerciez-moi, s'il vous plait, de m’être fait violence cet après-midi à l’écouter et à prendre des notes pour vous donner mon avis, s’agissant d’une provocation de l’université de Genève contre laquelle j'ai senti qu'il me fallait répondre, bien que la prestation en question soit extrêmement médiocre. Voici donc les notes que j’ai prises aux différents moments clés de cette conférence :
A 20’ : Cadre réductionniste : Les bases du raisonnement du professeur se limitent à deux conceptions distinctes de la nature humaine : le dualisme et le matérialisme. Le conférencier oublie toutes les autres conceptions et notamment la plus importante, l’idéalisme, selon laquelle il faut raisonner en partant de la conscience, une tendance pourtant très forte en physique (voir notamment le solipsisme convivial d’Hervé Zwirn)
A 28’ : Argument réductionniste : si les expériences de mort imminente étaient réelles on pourrait soi-disant scientifiquement le démontrer en demandant à un expérienceur de témoigner après avoir réintégré son corps s’il a vu une image ou un symbole, sciemment posé sur un placard et qu’il ne pouvait voir qu’en dehors de son corps. Or ce genre de témoignage existe, mais il résiste à toute expérimentation scientifique parce qu’en dehors du corps l’état de conscience est modifié, et donc l’intention peut être très différente de celle qui consisterait à vouloir répondre à un programme d’exploration (voir à ce sujet les excellents travaux de Sylvie Dethiollaz & co).
A 30’ : Analogie entre d’un côté, les croyances dans le matérialisme ou le dualisme et de l’autre, la croyance en la terre ronde ou la terre plate, visant évidemment à dénigrer d’emblée la croyance dans le dualisme (toutes deux fausses par ailleurs) : le conférencier aurait-il trop peu d’arguments à suivre pour être à ce point tenté par un dénigrement ? Le conférencier prévient ensuite qu’il va donner un ensemble de données et de lignes de raisonnements qui convergent vers la conclusion que l’âme n’existe pas, ce qui la rendrait soi-disant très forte :
A 31’ : Argument bizarre : A mesure que notre compréhension scientifique s’est améliorée, le nombre de types d’âme a diminué au point qu’il n’en existe presque plus qu’une !!! Ce qui diminuerait la probabilité de son existence ! Sans commentaires, car il fallait oser le dire ??
A 31’40 : Argument de formatage : Il n’existe pas de formalisme qui décrive l’activité de l’âme. Alors tout d’abord c’est faux (voir les travaux de Donald Hoffman souvent cités par Jocelyn Morisson), ensuite ça ne veut strictement rien dire et cela dévoile même une grave faiblesse argumentaire que l’on pouvait déjà suspecter (terre plate).
A 32’ : Argument faux avec raisonnement circulaire : Il n’existerait pas de données empiriques sérieuses qui soutiennent l’existence de l’âme. Donc par définition, toutes les données y compris scientifiquement établies (vision à distance, vision du futur et plus généralement tous les phénomènes extraordinaires) ne seraient pas sérieuses ! Dégagez-moi cet argument fallacieux. A 32’ 15’’ : Argument irrecevable et faux : L’âme serait incompatible avec nos connaissances scientifiques : Irrecevable car la science peut encore évoluer, ensuite faux car la physique du temps (relativiste et quantique) tend à corroborer au contraire l’existence de l’âme, ne serait-ce que par mes propres travaux.
A 32’ 30’’ : Argument faux et circulaire : L’âme n’aurait aucun pouvoir explicatif ! Bien au contraire, l’âme permet d’expliquer une quantité impressionnante de phénomènes extraordinaires, le problème étant qu’ils sont rejetés par une science qui rejette l’existence de l’âme (circularité).
A 32’ 45 : Argument hyper réductionniste : Il existerait un volume important de données en faveur de l’hypothèse matérialiste ! Evidemment, puisque le matérialisme est la base même de notre compréhension académique du monde, qui implique que le temps, l’espace et la matière existent réellement (ce qui est faux) et que la conscience serait le produit du cerveau, au motif que corrélation impliquerait causalité, ce qui est faux. De tous les arguments donnés par notre orateur, aucun n’est scientifiquement recevable et tous sont soit erronés, soit fallacieux par réductionnisme ou circularité.
A 40’ : Argument incompréhensible : L’âme serait supposée avoir un pouvoir causal et serait en même temps capable d’échapper à la causalité, ce qui nous confèrerait un libre arbitre contraire à la science… Allez comprendre !
A 42’ : Argument faux : Le coup du rocher qui suite à un orage se détache et détruit un village, comparé avec la décision de tuer en appuyant sur la gâchette d’un revolver. Les deux seraient comparables car autant déterminés l’un que l’autre, ce qui oublie complètement l’absence de déterminisme dans la chute d’un rocher qui pourrait très bien être un processus chaotique. Le conférencier ignore ainsi totalement les conséquences de la théorie du chaos, mais aussi de la mécanique quantique :
A 45’ : Argument faux : la mécanique quantique ne changerait rien aux conclusions du monsieur car elle remplacerait simplement un processus déterministe par un processus probabiliste, par conséquent indépendant de toute âme. En réalité, ledit processus probabiliste n’en reste pas moins non causal, comme un Dieu qui joue aux dés. C’est donc exactement le contraire de ce que dit le monsieur qu’il faut en conclure (possibilité de l’existence de l’âme), mais il faut croire que c’est trop dérangeant pour lui.
En bref, l’exposé du conférencier est truffé de contre-vérités, de raisonnements fallacieux ou circulaires qui sont totalement indignes d’un scientifique. On assiste là à une démonstration de médiocrité scientiste qui fait l’étalage d’une incompétence scientifique grave. Les progrès de la science de 4 décennies sont purement et simplement niés et oubliés.
L’université de Genève se retrouve à mes yeux humiliée par cette conférence, dont la nullité n’échappera ni au commun des mortels intuitif, ni aux brillants esprits de ce monde.
Bon, maintenant il faut que je trouve un truc pour me remonter en vibration. Mince, c'est la nuit et je n'ai pas envie de sortir pour me défouler, d'autant plus que ça gèle dehors. Kairos, tu veux te promener ?